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Ce qu’il faut dire et ne plus dire à un jeune expatrié

Jeune qui part à l'étranger
Mes chers parents, je pars… vivre à l’étranger
(Image par Jan Vasek de Pixabay)

Ceci est la deuxième partie de notre enquête sur « Comment annoncer sa décision de devenir un expatrié ? »

Ce deuxième épisode est consacré au départ des jeunes actifs. Vous allez rencontrer Karine et Aurélien aux profils et techniques d’expatriation très différentes. Nous avons également la chance d’avoir l’avis des parents d’Aurélien.

Je vous remercie de partager cette enquête auprès de familles concernées par l’expatriation afin que toutes ces suggestions et confidences puissent servir au plus grand nombre.

Mes experts et moi espérons que cette enquête sera la base de conversations familiales sereines à propos du départ à l’étranger d’un des enfants.

Le podcast regroupant les 4 interviews (2 expatriés et les 2 parents d’un expatrié) dure 1h !

Vous pouvez l’écouter dans sa totalité en cliquant ci-dessous. Vous y accédez également sur ma chaîne YouTube (avec un montage de photos) : un sommaire dynamique est disponible dans sa description. Si vous préférez lire leurs conseils, vous en trouverez une synthèse ci-après (l’ordre du podcast n’est pas toujours respecté).

Retrouvez la première partie de cette enquête « Comment annoncer sa décision de s’expatrier en famille ? » en cliquant ici. Géraldine, une femme d’expatriés, partage avec vous ses conseils et les erreurs à ne pas faire si vous décidez de partir aux Etats Unis avec vos enfants afin de « sauver » votre couple.

Présentation de nos experts expatriés

Karine et Aurélien sont 2 français qui préfèrent travailler à l’étranger. Ils se connaissent très bien puisqu’ils sont cousins : une vraie famille de globe-trotter !

Karine, jeune actif expatriée au Canada

Karine, tu es partie à Montréal (au Canada) à l’occasion d’un stage alors que tu étais étudiante (Bac+5). Tu y es retournée comme jeune cadre, il y a une quinzaine d’années, pour un remplacement de congé maternité.

Aujourd’hui, elle a acquis la nationalité canadienne.

Maman de deux petits québécois (qui ont la double nationalité), elle dirige l’entreprise qu’elle y a créée. 

Aurélien, jeune actif expatrié en Nouvelle Zélande, Polynésie Française et Australie

Aurélien, a une carrière tout aussi épanouie mais dans l’hôtellerie.

Il a une stratégie très différente par rapport à Karine : il part simplement avec un billet d’avion retour et cherche un travail une fois arrivés sur place. La première fois qu’il est parti, il avait 19 ans, juste après son BAC pro (de cuisinier).

Les pays dans lesquels il s’est expatrié : Nouvelle Zélande, Polynésie française et Australie.

Il est aujourd’hui, Assistant chef de réception dans un grand Hôtel à Paris.

L’impact de l’expatriation sur les rencontres familiales

– Alex de ISDD : « Vous avez choisi des destinations très éloignées. Ce n’est pas du tout neutre pour vos familles puisque cela signifie qu’elles vous voient, dans les meilleurs des cas, une à deux fois par an ».

– Karine, expatriée au Canada : « Pour être honnête, au début de mon expatriation, je ne voyais ma famille que tous les deux ans à peu près. Aujourd’hui, maintenant que nous sommes parents, c’est effectivement au moins une fois par an ; éventuellement 2 ».

– Aurélien, pluri expatrié : « Je prenais des billets d’avion aller-retour avec un « retour open » valable un an. Du coup, à la fin de leur validité, j’avais le « choix » entre perdre le montant du billet ou rentrer en France pour quelques semaines de vacances. Je rentrais donc tous les ans ».

Partir à l’étranger pour un stage est très différent que devenir expatrié pour une durée indéterminée

Karine : Deux départs très différents au Canada

Partir vivre à l’étranger (Photo by Gustavo Fring from Pexels)

– Karine, expatriée au Canada : « De mon côté, il y a eu deux étapes.

La première étape n’a pas été compliquée. Pour mon stage de fin d’année en école de commerce, j’ai choisi de partir à l’étranger. Mes parents ont approuvé cette décision. 

C’est sûr que c’est toujours difficile pour une maman de se dire “Je ne vais pas voir ma fille pendant six mois et elle part dans un pays qu’on ne connaît pas”. Mais étant donné que c’était pour un stage, elle était rassurée.

« Lors de mon premier départ, j’avais des choses à me prouver. Je suis donc partie seule, avec mon stage mais sans appartement. C’est ce qui a été le plus difficile pour ma mère.

Karine, expatriée au Canada

Le deuxième départ ça a été un petit peu différent. Je suis partie pour un remplacement de congé maternité dans l’entreprise où j’avais fait mon stage.

Cette fois, mon père a été beaucoup plus réticent puisque pour m’expatrier, je quittais une situation professionnelle stable. Il n’a pas du tout compris pourquoi j’abandonnais un tel poste sans savoir ce qu’il allait se passer au bout d’un an.

Avec le recul, je pense qu’il avait simplement du mal à me laisser partir et qu’il avait du mal à me l’exprimer sur le plan sentimental.

S'expatrier avec toutes ses affaires
S’expatrier avec toutes ses affaires (Photo de Veerasak Piyawatanakul by Pexel)

Ce qui a été de nouveau très difficile pour ma mère, c’est quand, à la fin de mon congé maternité, j’ai annoncé que j’avais fait ma demande de résidence permanente pour y retourner vivre sans date de retour. Je pense que j’étais trop jeune pour me rendre compte de l’impact que ça allait être pour elle. Ce n’est que quand j’ai vu sa réaction que je me suis rendu compte que c’était vraiment très difficile pour elle ».

Si vous souhaitez suivre une famille d’expatriés au Canada, retrouvez son blog en cliquant ici.

Aurélien : Départs successifs de plus en plus difficiles

Expatrié de 19 ans après un bac professionnel en Nouvelle Zélande

Quand un jeune adolescent choisi de s’expatrier

– Aurélien, pluri expatrié : « Lors de mon premier départ, j’avais 19 ans. J’aurai pu commencer à travailler mais j’avais envie de partir à l’étranger pour améliorer mon anglais. Cette idée a été entendue par mes parents… C’est la destination qui les a surpris.

Mes parents pensaient m’envoyer dans une école en Angleterre, j’ai rapidement émis le souhait de partir en Australie. Je suis parti en Nouvelle Zélande suite au conseil de mon père. Pour lui, c’était un pays qui était plus à taille humaine puisque plus petit, moins connu et mieux adapté pour une immersion totale ».

Retour d’expérience d’un adolescent expatrié en Nouvelle Zélande

– Aurélien, pluri expatrié : « Quand je suis arrivé en Nouvelle Zélande, j’étais dans une famille et passais mes journées dans une école de langue. Mon départ en a été facilité car ma famille était en confiance.

Au bout des 3 mois initialement prévus, j’ai décidé de rester. C’est là que les choses se sont compliquées puisque je n’avais plus de logement ni d’école. Je suis vraiment parti avec mon sac à dos alors que j’étais à l’autre bout de monde et que je ne maîtrisai pas encore beaucoup l’anglais.

Il y a eu des problèmes financiers et des problèmes de travail mais j’ai toujours trouvé des solutions. 

Le fait d’être très éloigné de la France me permettait de me débrouiller seul. Cela m’a appris à m’ouvrir aux autres et à aller vers l’autre chercher une solution.

Aurélien, pluri-expatrié

Sur le moment, je n’ai pas eu peur car j’étais dans l’action mais maintenant, avec le recul, je comprends que cela a pu être difficile pour ma famille ; d’autant que nous n’avions pas les mobiles et les connexions d’aujourd’hui.

Au bout d’un an, mon visa et mes billets d’avions ont expiré : je suis revenu en France.

Après cette année en totale autonomie, le retour dans le foyer familial a été extrêmement compliqué même si j’ai trouvé très facilement du travail ».

Expatrié pour découvrir un nouveau métier en Polynésie

S’expatrier en Polynésie pour devenir greffeurs dans la perliculture.

– Aurélien, pluri expatrié : « Je voulais découvrir une nouvelle culture, une nouvelle façon de vivre.

Je me suis retrouvé face à l’incompréhension de certains « Quel était l’intérêt d’aller dans un autre pays? », « Quel était l’intérêt de quitter son entourage »…

Avec le recul, je me rends compte que mes choix étaient farfelus : je voulais devenir « perliculteur » (travailler dans la perle)

Je peux très bien comprendre que mes proches n’ont pas du tout compris ce choix. Avec le recul, je me rends compte que c’était une excuse pour pouvoir repartir. J’ai préparé une présentation PowerPoint pour expliquer comment j’allais faire pour devenir greffeur : l’école et les entreprises que j’allais contacter, etc… C’était tout projet bien monté !

J’ai eu un grand soutien de ma mère et puis, après mon PowerPoint, celui de mon père qui a compris que j’avais besoin de repartir ».

Zoom sur le séjour en Polynésie Française d’Aurélien

Aurélien en Polynésie

– Aurélien, pluri expatrié : « J’ai trouvé un travail immédiatement comme concierge (bureau des activités) d’un hôtel cinq étoiles. J’ai eu la chance d’être au bon endroit au bon moment…. au plutôt, j’ai su provoquer cette chance.

Je suis resté 3 ans en Polynésie française. Chaque fois que je revenais en France (quand mon billet d’avion « open » venait à expirer), j’étais content de voir la famille mais également impatient de « revenir chez moi » en Polynésie.

Je suis rentré en France pour une opportunité professionnelle qui se présentait et que j’ai saisie sans réfléchir. Il m’a fallu 3 ans pour dessiner un nouveau voyage et m’affranchir de mes engagements en France avant de pouvoir repartir ».

Refuser promotion et formation pour s’expatrier en Australie

(Dans le podcast, il m’a fallut rappeler Aurélien suite à l’interview de sa mère afin qu’il me donne les détails de ce départ pour le moins houleux mais qu’il avait « oublié ». Sur ma chaîne Youtube, vous pouvez choisir de n’écouter que ce passage : la description de la vidéo contient un sommaire dynamique).

– Alex de ISDD : « Ce troisième départ fut différent. Pour partir, tu as renoncé à une promotion dans un grand groupe hôtelier et surtout à une formation diplômante de management hôtelière sur 3 ans qui t’était offerte. Ta mère nous a confié que certaines conversations en étaient venues aux mains… »

– Aurélien, pluri expatrié : « Oui, c’est vrai mais tu vois grâce au côté bénéfique de mon séjour en Australie, j’ai tellement pris du recul par rapport à tout ça que c’est comme si c’était effacé de ma mémoire ».

– Alex de ISDD : « Je trouve important de dire que si un départ se passe mal, ce n’est pas si grave que cela : il est toujours possible de pardonner et d’aller de l’avant ».

– Aurélien, pluri expatrié : « Ils ont vraiment pensé que je fuyais car j’étais en « burn out », que je ne travaillais plus et que, contrairement en Polynésie, je n’avais pas de vrai projet ; juste le besoin de prendre du recul en m’éloignant. Je leur ai prouvé aujourd’hui que c’était une super expérience avec des responsabilités moindres mais dans un plus grand hôtel. A mon retour, j’ai continué à évoluer dans l’hôtellerie même sans cette formation.

Les particularités de l’expatriation en Australie

Aurélien expatrié en Australie

– Aurélien, pluri expatrié : « J’ai immédiatement trouvé du travail dans le groupe hôtelier dont j’avais déjà fait 2 postes dans 2 pays différents.

Trouver un logement en Australie est beaucoup plus simple qu’en France d’un point de vue administratif.

En Australie, on peut rester en « Working Holiday » pendant 1 an en respectant un certains nombres de critères (avoir les fonds suffisant, un billet retour, une assurance…). En revanche, il n’est pas possible d’avoir des postes de plus de 6 mois : les postes à responsabilités sont donc peu accessibles.

Pour pouvoir rester en Australie après la première année, il faut travailler dans une ferme agricole pendant 88 jours (cueillir des fraises, des pommes…). J’avais déjà vécu cette expérience en Nouvelle Zélande. Je savais que je pouvais avoir d’autres opportunités professionnelles ailleurs sans avoir à travailler dans les champs. Je suis donc rentré au bout de 8 mois 🙂 »

Pour en savoir plus sur le WHV (Working Holiday Visa) ou PVT (Programme Vacances Travail)  cliquez ici.

Pour en savoir plus sur ces 88 jours dans une ferme agricole en Australie, cliquez ici.

Expatrié : Pourquoi semblons-nous si différents à notre retour ? Pourquoi avons-nous besoin de repartir ?

– Karine, expatriée au Canada : « En t’expatriant, tu changes de vie, tu découvres d’autres mentalités et d’autres façons de penser. Quand tu reviens dans ton pays, tu ne corresponds plus forcément aux attentes de ton entourage. On n’est plus sur « la même longueur d’onde » que les gens qu’on a quitté. Du coup, tu ne te sens plus à ta place. 

Quand tu as goûté à la vie dans un autre pays, tu évolues à une vitesse beaucoup plus rapide et différente que les gens qui restent dans leur vie.

Karine, expatriée au Canada

Entre mon premier et mon deuxième départ, trois ans se sont écoulés. Je ne me sentais pas à ma place. Je ne savais pas si c’était le Canada la solution, mais je savais que ce n’était plus la France. J’ai fait un nouvel essai d’un an… J’y suis depuis 15 ans ! 🙂 »

Conseils d’expatriés à un(e) futur(e) expatrié(e) : ce qu’il faut prévoir avant de partir

Accepter d’être accompagné(e) pour rassurer ses parents

Une mère  protège sa fille .
Laissez votre mère vous accompagner pour vous établir à l’étranger (Photo de Sasin Tipchai de Pixabay)

– Karine, expatriée au Canada : « Lors de mon premier départ, j’avais des choses à me prouver. Je suis donc partie seule, avec mon stage mais sans appartement. C’est ce qui a été le plus difficile pour ma mère.

L’ayant compris, j’ai laissé ma maman m’accompagner lors de mon second départ. Elle a pu découvrir mon nouvel environnement : mon quartier et mon appartement que nous avons choisis ensemble… Elle était beaucoup plus rassurée.

Si je me mets dans la peau d’un parent (que je suis aujourd’hui), je pense que ce qui me rassurerait c’est de savoir où ma fille se trouve concrètement. Il faut présenter aux parents son environnement et idéalement avoir un travail pour subvenir immédiatement à ses besoins ».

Préparer son expatriation est une affaire sérieuse

astuces de parents pour les aider à réviser leur examens

– Aurélien, pluri expatrié : « Je tiens à préciser que depuis le début, on dit que je pars uniquement avec le billet d’avion… Ce n’est pas tout à fait vrai : Tout est organisé !

Même si je n’ai pas de logement ni de travail avant d’arriver, je me suis intéressé au pays et à la ville que j’ai choisis. J’ai pris une assurance et sais déjà où ouvrir mon compte bancaire ainsi que les papiers qui me seront nécessaires. « 

Réservez un logement pour les tous premiers jours de votre expatriation

Prévoir un adresse à indiquer au taxi quand on sort de l’aéroport
(Photo de Cottonbro from Pexels)

– Aurélien, pluri expatrié : « Dans tous mes voyages, je savais en partant où j’allais dormir les premiers jours (famille d’accueil ou amis sur place). Cela permet à ta famille d’être en confiance mais ça te rassure également. S’expatrier, ça fait très peur. Même pour moi, je sais que si je repars, j’aurai la boule au ventre face à l’inconnu. Il faut reconstruire quelque chose, ça prend du temps et c’est compliqué. Donc un point de chute, c’est l’idéal. »

– Karine, expatriée au Canada : « Quand je suis partie, je ne connaissais personne mais je m’étais réservée une chambre d’hôtel pour les premiers jours. Bien regarder un plan également pour savoir où est ton point de chute par rapport à la ville ».

Contactez les français déjà sur place avant de vous expatrier

– Aurélien, pluri expatrié : « Il y a de nombreuses aides et pages Facebook de français dans le pays que vous avez choisi qui peuvent vous aider. »

– Karine, expatriée au Canada : « Je dis à tout le monde de ne pas hésiter à donner nos coordonnées à ceux qui arrivent au Quebec ; même à des personnes que je ne connais pas. C’est quelque chose qui surprend toujours mais il y a une vraie solidarité entre expatriés. Quand tu es « expat », ça parait naturel de recevoir quelqu’un chez toi que tu ne connais pas forcément mais à qui tu vas tendre la main parce que tu sais ce que c’est, ce qu’il(elle) vit ».

– Aurélien, pluri expatrié : Il y a un côté « partage » qui est beaucoup plus grand et le plaisir de partager son expérience aussi ».

Avantages de l’expatriation : on ne s’expatrie pas pour fuir mais pour grandir

L’article qu’Aurélien vous conseille « Partir pour fuir, et alors ? »

Expatrié pour se prouver que nous sommes capables de vivre loin de la protection familiale

– Karine, expatriée au Canada : « J’ai souvent entendu que quand tu pars à l’étranger c’est pour fuir.

Personnellement, je n’ai pas l’impression d’avoir fui quelque chose parce que je suis toujours très proche de ma famille. Certes, comme dans toute famille, on a toujours des challenges avec les membres de sa famille, mais je n’ai pas fui ma famille.

Quand je suis partie la première fois, c’était à moi-même que je voulais me prouver quelque chose.

J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont toujours beaucoup aidée ; ils étaient toujours là derrière moi pour me soutenir et m’aider en cas de problème. A 23 ans, j’avais besoin de me prouver que j’étais une adulte capable de m’occuper de moi, toute seule ».

Expatrié pour vaincre sa timidité

A l’étranger, vous êtes obligé d’aller vers les autres
(Photo cottonbro from pexels)

– Aurélien, pluri expatrié : « Le mot « fuir » est un grand combat avec les gens qui m’entourent !

Pour moi, ce n’est pas une fuite, au contraire : tout le monde ne peut pas partir à l’étranger aussi facilement que moi. S’expatrier permet à se prouver à soi-même qu’on peut le faire. Je sais qui je suis grâce aux voyages que j’ai pu faire. Peut-être qu’en restant en France, sans voyager, j’avais pu me découvrir mais je pense que cela aurait pris plus de temps ».

« Les voyages m’ont fait grandir. Je suis qui je suis grâce à mes 6 ans à l’étranger »

Aurélien, pluri expatrié

– Karine, expatriée au Canada : « J’étais également très timide et introvertie. Quand tu pars à l’étranger, tu n’as pas le choix que de t’ouvrir aux autres : tu ne peux pas rester à vivre toute seule ».

Expatrié pour choisir qui vous avez choisi d’être

– Karine, expatriée au Canada : « Ce n’est pas un combat contre toi-même car si tu étais resté(e) en France, à côté de tes amis, les gens te connaissent avec un certain caractère. Il t’est difficile d’être autrement, même si tu veux changer.

Alors qu’à l’étranger, tu vas rencontrer des gens qui ne te connaissent pas : tu repars sur une page blanche. Du coup, tu évolues différemment. C’est une très bonne école de la vie, je trouve ».

S'expatrier pour changer de personnalité
A l’étranger, il est possible de se choisir une nouvelle personnalité
(Photo Anastasia Gepp de Pixabay)

J’ai commencé à vivre quand je suis parti à l’étranger. C’est là que le vrai « moi » est sorti

Aurélien, pluri expatrié

Expatrié pour découvrir et accepter son homosexualité

(Sur ma chaîne Youtube, vous pouvez choisir de n’écouter que ce passage : la description de la vidéo contient un sommaire dynamique)

– Aurélien, pluri expatrié : « Mes voyages m’ont permis de m’accepter. J’étais dans cette bulle, ce cocon familial et d’amis qu’on côtoie depuis qu’on est jeune. Quand on est homosexuel, il faut beaucoup de temps pour comprendre qu’on est différent et il faut du temps pour appréhender et comprendre « ce milieu ». C’était d’autant plus difficile que mon environnement de le côtoie pas du tout.

En France, déjà qu’on ne se comprend pas nous-même, il faut en plus affronter le regard des autres qui ne nous comprennent pas. L’étranger m’a permis de mieux comprendre qui j’étais et de faire mes premières expériences. Je suis revenu en France sûr et fière de qui j’étais ».

Les petites phrases qui blessent les expatriés

Ne plus dire à un expatrié que ses problèmes attendent son retour ou partent avec lui

Ne plus dire aux expatriés « Ce n’est pas en partant que tu vas résoudre tes problèmes » (Photo Inzmam Khan from Pexels)

– Aurélien, pluri expatrié : « On me dit souvent « De toute façon tes problèmes vont te suivre ; ce n’est pas en partant que tu vas les résoudre ».

Nombreux sont ceux qui pensent que je pars chaque fois que ça ne va pas dans ma vie. Ce n’est pas faux mais ce n’est pas pour fuir, au contraire, c’est pour avancer ! Je sais que partir va me faire du bien et me permettre de prendre du recul afin de mieux résoudre une situation ».

Ne plus dire à un expatrié « C’est toi qui a décidé de partir »

– Karine, expatriée au Canada : Quand j’ai eu des enfants, j’ai surpris ma belle-mère dire à ma fille « Tu vois, c’est difficile parce qu’on se voit très peu, mais si tes parents décidaient de rentrer en France, on pourrait se voir tout le temps ». J’avoue que j’ai eu un petit peu mal à accepter cette réflexion-là.

Nous avons souvent le droit à « C’est vous qui avez décidé de partir ». Du coup, à chaque fois qu’on rentre, c’est à nous de faire l’effort de nous déplacer là où sont les gens pour les voir : ils ne font pas les quelques kilomètres qui nous séparent en France alors que nous avons déjà fait tout le trajet pour arriver en France.

Je comprends que cela puisse être compliqué pour les grands-parents. C’est pour cela que nous rentrons plus souvent en France depuis que nous sommes parents ».

Ne plus parler à un expatrié de « fuite » ni « d’échec »

– Karine, expatriée au Canada : « J’aimerai insister une nouvelle fois sur le fait que partir à l’étranger ce n’est pas fuir, c’est grandir. Si la vie à l’étranger ne te plaint pas, ça restera une expérience qui t’aura permis de mieux te connaitre ».

– Aurélien, pluri expatrié : « Ah oui ! L’échec est également un point qui revient souvent ! Pour toutes ces personnes qui ont eu ce jugement de fuite, quand on revient, ils considèrent notre retour comme une preuve qu’ils avaient raison et que nous avons échoué. Alors que pas du tout ! Finalement, il existe de multiples raisons de revenir et celui qui est parti à l’étranger aura de toute façon tellement appris que l’expérience restera bénéfique ».

Pour en savoir plus sur les petites phrases qui blessent les expatriés…

Découvrez comment Géraldine, femme d’expatrié, a répondu à la question dans notre épisode 1.

Retrouvez les autres phrases qui agacent les expatriés en cliquant ici.

Expatrié : la réticence de votre entourage reste de la bienveillance

Les réserves de votre famille sont souvent dues à leur peur de vous voir vous expatrier (Photo Tumisu de Pixabay)

– Aurélien, pluri expatrié : J’ai mis longtemps à la comprendre mais toutes ces réflexions qui nous blessent viennent généralement des personnes les plus proches de nous. Et c’est ça qui blesse le plus finalement.

Avec le temps, je les comprends, car c’est de l’amour, de la peur et de l’incompréhension (nombreux sont ceux qui ne sont pas incapables de faire comme nous).

Mais celui qui part a également besoin d’être compris et sur le moment quand on a en face de nous quelqu’un qui dit « tu fuis », « je comprends pas tes choix », c’est très blessant.

Je comprenais leur choix (de rester en France), je ne comprenais pas pourquoi eux n’acceptaient pas mon choix (de m’expatrier)

Aurélien, pluri expatrié

Je comprenais qu’ils ne veulent pas vivre à l’étranger et aimaient leur vie en France mais je ne comprenais pas pourquoi eux ne comprenaient pas que j’avais besoin de partir. Maintenant, il m’a fallut des années pour comprendre que c’était de la bienveillance mais sur le moment j’aurai eu besoin de bienveillance inverse : compréhension et soutien ».

– Alex de ISDD : « Pour l’entourage, la solution est-elle de simplement ne rien dire, aller dans le sens de celui/celle qui part même si on ne comprend pas ? »

– Karine, expatriée au Canada : « Il faut expliquer à la personne « Je t’écoute et je comprends ton point de vue (mais je ne le partage pas) » ».

Partir à l’étranger, c’est s’offrir à soi-même une autre vision du monde »

Karine, expatriée au Canada

« Expat » un jour, « Expat » toujours !

Karine, expatriée au Canada

– Karine, expatriée au Canada : « Quand tu as goûté à l’étranger, tu n’es pas sûr de vouloir rentrer chez toi !

– Aurélien, pluri expatrié : « Exactement, c’est un risque que je souhaite à tout le monde. Je vous recommande à tous de voyager ! ».

Aurélien, pluri expatrié

Famille d’expatrié : comment accompagner celui/celle qui s’expatrie ?

Interview d’une mère d’expatrié

(Sur ma chaîne Youtube, vous pouvez choisir de n’écouter que ce passage : la description de la vidéo contient un sommaire dynamique)

– Dominique, mère d’expatrié : « Ce n’est pas la même chose que de voir partir son enfant en Europe, à quelques heures de vols, ou de le voir partir à l’autre bout du monde, à 24H de vol…

Aurélien avait 19 ans, la première fois qu’il est parti. Nous savions qu’il était « sous contrôle » pendant 3 mois parce qu’il était dans une famille d’accueil et la journée en cours. La situation s’est compliquée quand il est parti après avec son sac à dos. Il ne faut pas oublier qu’il y a une dizaine d’année, les portables en étaient à leur début mais avec le décalage horaire, ce n’est pas toujours facile de se joindre et les appels coûtaient très chers ».

Les questions que tu te poses en tant que parent d’expatrié

La première chose que tu te dis en tant que parent : « Le jour où il a un problème à l’autre bout du monde, ça va être compliqué de le gérer ».

Dominique, mère d’expatrié

– Dominique, mère d’expatrié : « Après, tu essaies d’analyser pourquoi il part. Aurélien et moi étions très fusionnels pour autant je ne l’ai pas pris mal qu’il préfère vivre loin de moi. Il avait besoin de se prouver à lui même qu’il était capable de se débrouiller tout seul. C’était très courageux de sa part d’ailleurs je trouve.

Ensuite, le problème s’est de ne pas pouvoir serrer ton fils dans tes bras pendant des mois. Alors aujourd’hui, il y a plusieurs façon de « se voir » autrement que physiquement, mais ce n’est tout de même pas pareil. C’est le plus frustrant. Quand il était en Polynésie, étant donné qu’il travaillait de nuit et grâce au décalage horaire, nous nous appelions tous les jours ; ce qui n’est pas le cas quand il est en France ».

Comment se rassurer en tant que parent d’expatrié ?

– Dominique, mère d’expatrié : « Pour son départ en Polynésie, c’était différent car il partait avec son sac à dos. Après je me rassurais : il avait travaillé 6 mois et pouvait subvenir à ses besoins, nous ne lui payons que ses billets d’avion. Je considère que c’est notre rôle de parent que de leur donner leur chance. Au pire, s’il n’avait plus d’argent, il pouvait toujours rentrer. S’il n’y arrivait pas, cela ne serait pas une perte de temps puisqu’il serait fort de cette expérience.

Finalement, il a trouvé un travail tout de suite. Il s’est toujours débrouillé. J’ai toujours eu une grande confiance en lui.

Il a beaucoup changé en partant à l’étranger. C’est un vrai besoin qu’il a de sortir de son cocon pour évoluer, pour comprendre les autres cultures, pour rencontrer plein de gens.

Il est super courageux.

Je suis très fière de mon fils : il fait des choses que tout le monde n’est pas capable de faire ! 🙂 »

Conseils d’une mère d’expatrié au futur(e) expatrié(e)

– Dominique, mère d’expatrié : « Pour un parent, voir son enfant partir à l’étranger sans un projet concret c’est déstabilisant, ça fait peur.

De plus, celui/celle qui souhaite s’expatrier doit également montrer à ses parents qu’il/elle est prêt(e) et sera capable d’affronter tout ce qui va pouvoir se passer dans le quotidien ».

Conseils d’une mère d’expatrié aux parents d’expatrié

– Dominique, mère d’expatrié : « Il faut toujours être à l’écoute. Pendant certaines périodes dans la vie de nos enfants, « les parents sont des vieux cons » et ils n’ont plus envie de communiquer avec nous. A nous de toujours conserver la communication et restés ouverts.

Il faut essayer de ne pas trop juger, ce qui n’a pas toujours été notre cas.

Faut croire en ses enfants et leur faire savoir que quoiqu’il arrive on sera toujours là pour eux.

Pour nous, les expatriations d’Aurélien se sont toutes avérées positives. Aurélien s’est épanoui en partant à l’étranger. Il s’est trouvé et avance dans le bon sens.

Interview d’un père d’expatrié

(Sur ma chaîne Youtube, vous pouvez choisir de n’écouter que ce passage : la description de la vidéo contient un sommaire dynamique)

C’est extraordinaire d’avoir un enfant qui souhaite découvrir le monde et se prendre en main.

Jean Marc, père d’expatrié

– Jean Marc, père d’expatrié : « Quand je vois aujourd’hui Aurélien heureux et épanoui dans ce qu’il fait, c’est grâce aux initiatives qu’il a pu prendre quand il était jeune pour faire sa vie.

Les enfants doivent dire à leurs parents que c’est pour eux leur réalisation, que leur objectif passe par là et que c’est pour eux la solution de se réaliser par eux-même.

Quand Aurélien est parti en Australie, il avait un super job et tout se présentait au mieux pour sa carrière en France. Une décision comme la sienne peut déstabiliser des parents. Pour autant, Aurélien avait l’expérience professionnelle qui était reconnue et son expérience lui disait que ça serait mieux pour lui de vivre une nouvelle expérience plutôt que de suivre une formation. Et grand bien lui a fait ! Aujourd’hui, cette décision lui a réussie.

Je ne retiens que du positif des expatriations de mon fils.

Aujourd’hui, c’est inscrit dans tous les codes de la vie moderne. De fait, en tant que parents, on ne peut qu’être ravis de voir son enfant avoir envie de se réaliser par lui-même.

Nous sommes en 2020, nous réagissons comme nous aurions pu réagir en 1990. Nous n’avons pas les mêmes repères, ni les mêmes besoins, ni la même façon de voir l’avenir. Donc ce que nous (parents) pensons était certainement vrai à notre époque mais ne l’est peut être plus aujourd’hui.

Les référentiels dans ce monde moderne dans lequel nous vivons évoluent tellement vite que nous devons vraiment faire confiance à nos enfants dans ce qu’ils pensent être leur choix et leur avenir.

Jean Marc, père d’expatrié

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A très bientôt !

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